Les Heures de Charles d’Angoulême

Saint Georges terrassant le dragon (f. 53v)


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Saint Georges, ici représenté par une gravure d’Israhel van Meckenem que Robinet Testard a très légèrement coloriée, fait référence à un univers nobiliaire. Saint Georges était le saint patron de la chevalerie médiévale européenne et de tous les ordres militaires (ordre Teutonique, ordre de la Jarretière, etc.). La légende de ce saint raconte comment il sauva la fille du roi de Silène, destinée à être dévorée par un dragon qui sévissait dans la région. L’affrontement du monstre par le saint représente la victoire de la foi chrétienne contre le Diable et le Mal. L’importance donnée à ce saint dans ce manuscrit ne doit pas nous étonner : Charles d’Angoulême était un prince de sang et il devait accorder aux symboles chevaleresques une attention toute particulière. Le choix pour ce saint chevalier sauroctone et non pour celui qui était devenu le saint protecteur de la couronne de France depuis Louis XI, saint Michel, peut sans doute aussi se comprendre comme une volonté de se démarquer du roi de France. Saint Georges comporte de nombreuses similitudes avec saint Michel, tous deux terrassant le mal et considérés comme des saints militaires. Louis XI avait par ailleurs en 1469 fondé un nouvel ordre de chevalerie en l’honneur de saint Michel. On ignore si Charles d’Angoulême en fit partie, mais son intérêt pour saint Georges signifie peut-être son indépendance par rapport à cette organisation. Enfin, le choix de saint Georges fait également référence à Louise, épouse de Charles d’Angoulême, dont l’appartenance à la dynastie des ducs et princes de Savoie a peut-être favorisé cette représentation du saint qui occupait une place de tout premier ordre dans cette maison, aux côtés de saint Maurice, autre saint militaire.

Séverine Lepape
Conservateur 
Musée du Louvre

San Jorge (f. 53v)

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Saint Georges terrassant le dragon (f. 53v)

Saint Georges, ici représenté par une gravure d’Israhel van Meckenem que Robinet Testard a très légèrement coloriée, fait référence à un univers nobiliaire. Saint Georges était le saint patron de la chevalerie médiévale européenne et de tous les ordres militaires (ordre Teutonique, ordre de la Jarretière, etc.). La légende de ce saint raconte comment il sauva la fille du roi de Silène, destinée à être dévorée par un dragon qui sévissait dans la région. L’affrontement du monstre par le saint représente la victoire de la foi chrétienne contre le Diable et le Mal. L’importance donnée à ce saint dans ce manuscrit ne doit pas nous étonner : Charles d’Angoulême était un prince de sang et il devait accorder aux symboles chevaleresques une attention toute particulière. Le choix pour ce saint chevalier sauroctone et non pour celui qui était devenu le saint protecteur de la couronne de France depuis Louis XI, saint Michel, peut sans doute aussi se comprendre comme une volonté de se démarquer du roi de France. Saint Georges comporte de nombreuses similitudes avec saint Michel, tous deux terrassant le mal et considérés comme des saints militaires. Louis XI avait par ailleurs en 1469 fondé un nouvel ordre de chevalerie en l’honneur de saint Michel. On ignore si Charles d’Angoulême en fit partie, mais son intérêt pour saint Georges signifie peut-être son indépendance par rapport à cette organisation. Enfin, le choix de saint Georges fait également référence à Louise, épouse de Charles d’Angoulême, dont l’appartenance à la dynastie des ducs et princes de Savoie a peut-être favorisé cette représentation du saint qui occupait une place de tout premier ordre dans cette maison, aux côtés de saint Maurice, autre saint militaire.

Séverine Lepape
Conservateur 
Musée du Louvre

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