Eurantica court les continents
Marché de l’art / Vingt-neuvième édition durant dix jours à Bruxelles
Que découvrir ? Des tapisseries de Bruxelles, un lustre de Gio Ponti, des sculptures de l’Inde, un service à café Georg Jensen, une tête de bouddha Meiji, mais aussi le Livre d’heures de Jeanne la Folle, le chef-d’œuvre de Gerard Horenbout, un miniaturiste flamand du XIVe siècle. La maison d’édition espagnole Moleiro ne présente pas l’original – celui-ci fait partie des hits de la collection de la British Library, à Londres – mais un tirage limité de fac-similés de la plus belle eau.
Quel est l’intérêt de présenter une « copie », aussi belle soit-elle, sur un salon d’antiquaires ? Ce Livre d’heures a une belle histoire. C’est probablement un cadeau de Marguerite d’Autriche à sa belle-sœur pour son mariage avec le frère de Marguerite, Philippe le Beau. Il a été réalisé par les meilleurs artistes de l’école de Bruges et Gand, Gérard Horenbout et Sanders Bening. L’ouvrage comporte 482 pages enluminées, avec une nouveauté : 75 miniatures en pleine page. C’est la première fois que l’on utilise la double page peinte, en créant l’effet diptyque. Le livre est sorti d’Espagne vers 1511. Plus tard, il a fait partie de la collection privée des Rothschild, jusqu’à son arrivée à la British Library à Londres, en 1898.
La maison d’édition a réalisé ces tirages limités – 987 exemplaires numérotés et authentifiés par acte notarié – à la demande la British Library, avec un souci exacerbé d’exactitude dans la reproduction, utilisant l’or, l’argent, le vélin, etc. De quoi faire de ce fac-similé, un ouvrage très précieux. « Dans notre processus de création, explique Ana Elisa Labat pour la maison d’édition espagnole, on cherche tellement la perfection que des tests ont été faits avec une lumière à 5.000 degrés Kelvin, lumière parfaite scientifiquement. Si on voit qu’il y a des différences de couleur avec l’original, on rectifie jusqu’à arriver à l’identique. »
Rassemblant 150 antiquaires et galeries d’art venus de Belgique, du Luxembourg, de France, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Espagne et d’Italie au Palais 5 de Brussels Expo, Eurantica présente donc un large éventail des principaux genres et styles d’objets de collection : mobilier, peintures, sculptures, tapisseries, verreries, icônes, argenteries, bijouterie, bronzes, textiles, horloges, armes anciennes, gravures, monnaies, instruments, Art nouveau, Art déco, ethnographie, archéologie, art asiatique, porcelaine et céramique orientale, arts premiers, art précolombien.
Par sa position stratégique au cœur de l’Europe, Bruxelles a inlassablement été influencé par les cultures d’ailleurs et constitue ainsi une plateforme internationale des différents savoirs. Dans cette optique, Eurantica Brussels choisit les continents comme thème. Ce thème met en valeur l’art européen, l’art tribal ou oriental. Il permet aux antiquaires de faire des mises en scènes qui font la renommée d’Eurantica Brussels.
Comme dans tout salon de renommée internationale, chaque objet présenté est soumis à un contrôle d’experts. De plus, cinq membres de la Commission se tiennent à la disposition des acheteurs potentiels pendant toute la durée du salon pour les informer, les conseiller et délivrer les certificats d’authenticité des pièces de collection.
Jusqu’au 28 mars, Palais 5 – Brussels Expo, 1 place de Belgique, 1020-Bruxelles (entrée unique côté Atomium). Infos : www.eurantica.be.