Le Roman de la Rose

Ce fut le plus grand succès de livre profane de tout le Moyen-âge. Le Roman de la Rose fut écrit au treizième siècle par Guillaume de Lorris et continué quarante ans plus tard par Jean de Meung. Les Éditions M. Moleiro viennent de publier le quasi-original de l'exemplaire réalisé pour François Ier. On sait peu de choses sur Guillaume de Lorris. En revanche, on a plus d'indications sur Jean de Meung. Il logeait à Paris rue Saint-Jacques.  Il était le fils d'un chevalier. Il traduisit des auteurs de l'Antiquité et fut l'auteur d'un ouvrage lié un jeu divinatoire : Le dodechedron appelé aussi Le Miroir Magique de Jean de Meung.

L'histoire d'un songe

Nous sommes au printemps. La saison de la sève et des fleurs aux couleurs chatoyantes. Le songe de ce jeune homme est comme un éveil de ses sens. Il se promène au milieu de cette chaleur nouvelle. Il arrive devant un grand mur où sont représentés les vices, ainsi sont appelés les figures contraires à l'amour.

 

Il cherche une ouverture. Il trouve une petite porte. Il frappe. On lui ouvre. Une jeune fille ravissante lui fait face. Elle est pure, réservée, elle est la  elle oisive comme il sied de l'être pour une aristocrate. Elle introduit le jeune homme dans un verger, comme dans un rêve et une réalité, c'est le  jardin de la grâce et du bonheur.

 

Le jeune homme danse, il se promène, il découvre la fontaine où s'est noyé Narcisse, il aperçoit le reflet d'un buisson, il voit le bouton d'une fleur, une rose. Même si le langage reste délicatement imagé, le lecteur sait lire entre les lignes, c'est le charme du roman allégorique où l'auteur procède par symbole, on dit une chose pour en signifier une autre. Tout est trouble, correspondance, et sensualité. Le jeune homme se lie avec un homme, une autre entité allégorique se nommant Bel Accueil. Celui-ci représente à la fois un homme et les sentiments de la jeune fille envers le jeune homme, car la pulsion du désir à l'époque médiévale est d'essence masculine. La femme bien éduquée reçoit. Elle est oblative.

 

Mais d'autres personnages, ou paramètres, sont négatifs. Danger représente la pudeur et les réserves de la jeune fille qui n'a pas vocation à se donner au premier venu, même si c'est un beau jeune homme. Danger est représenté par un vilain. Il est le symbole de la petite vie, de la morale stérile. Il n'est rien par rapport à l'élite, la jeunesse et la beauté.

Dieu est amour

Ainsi se présente le contact avec l'essence de l'être et sa raison d'exister. Le dieu Cupidon est amour, il décoche une flèche dans l'oeil du jeune impétrant, puis d'autres, et celui-ci tombe amoureux de la jeune fille appelée La Belle Oiseuse. L'émerveillement du nouvel amoureux transi le rapproche et en même temps l'éloigne de la jeune fille. Cela se dénomme l'enamourement.

 

Dans la politesse ultime de ce milieu de gentilhomme, elle s'est épanouie, comme une fleur, comme une rose. Elle est dans l'art de paraître ne rien faire, d'être une belle oisive, même si l'on passe son temps à lire, à réfléchir, à se cultiver, à participer au monde et s'intégrer à la beauté pleine de l'univers. C'est un roman en vers octosyllabes, le rythme équilibré des mots et des lignes marque le rythme d'une musique secrète, celle de l'Ordo Mundi. C'est déjà le microcosme de la Renaissance identique au macrocosme dans une harmonie voulue par Dieu et régnant sur le cosmos...

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