Les jolies plantes de Gherardo Cibo


Les Éditions M.Moleiro nous présentent le quasi original du Dioscoride de Cibo et Mattioli, daté de 1568 et conservé à la British Library. C'est un herbier où Gherardo Cibo reprend un des textes célèbres de l'époque, les Discorsi du médecin botaniste Pietro Andrea Mattioli, en y ajoutant ses propres commentaires personnels et 168 illustrations qui sont aussi de son œuvre. Les Discorsi sont eux-même une traduction du traité de Pedanius Dioscoride. Cibo e Mattioli sont nés et morts en Italie au 16e siècle. Pedanius Dioscoride est né et mort au premier siècle de notre ère, en Cilicie, une région qui se trouve dans la Turquie actuelle. Il écrivait en grec. Le titre de son ouvrage en cette langue était Περι υλης ιατρικης. Il est plus connu par son nom en latin De Materia Medica, ce qui veut dire en français Au sujet de la matière médicale.

 

Un esprit de chercheur

Gherardo Cibo était un grand seigneur de la Renaissance. Son père était le comte Urmano. Le pape Giuliano II della Rovere était son oncle. Il avait la foi catholique comme pouvait l'avoir un Italien né en 1512 en Ombrie dans un milieu de pouvoir religieux. Il aurait pu être chef de guerre, grand politique, ou futur cardinal. Peut-être les trois à la fois... Mais il ne courut point après la fortune changeante du monde. Ce n'était pas dans sa nature profonde. Il préférait s'intéresser aux plantes car il portait en lui le désir de cerner la logique de la matière. Il voulait observer humains, animaux, herbes, arbres et montagnes, étudier les plantes, leurs formes et leurs couleurs, leurs vertus et leurs capacités à soigner toute cette vie de la terre qui se conjugue à celle du ciel et de ses étoiles. C'était bien là son absolu.

Les vies de Cibo et Mattioli parcourent le 16e siècle de la Renaissance, même si ce mot a été inventé au 19e siècle pour souligner l'évolution spirituelle de cette période. L'art de la Renaisance n'est pas lui-même renaissant. Il exprime une continuité entre le château féodal et le palais des princes modernes, il nous mène de la légende nordique du Graal à la redécouverte d'une Méditerranée inspirée par Athènes et Rome. La pensée de l'Antiquité n'avait en fait jamais été perdue, malgré les grandes invasions et le temps qui passe et mène généralement à la déliquescence de toute chose. Il a laissé en Ombrie ces ruines antiques devenues des sortes de déserts au milieu d'une nature toujours vivante. Alors, en les voyant, Gherardo Cibo prenait un petit carnet emporté avec lui pour ses promenades, et il se mettait à dessiner, à peindre, à colorier ce qu'il devait ressentir comme le mystère d'un cycle.

 

Une vieille âme de la Renaissance

Son aisance patrimoniale lui permettait de se consacrer au travail minutieux du botaniste. Grâce à ses dons artistiques il transcendait la beauté des formes et des couleurs, il liait l'inspiration avec l'analyse, il représentait des paysages aux fleurs et feuilles sublimes. Ses œuvres sont la représentation exacte d'une stricte réalité. Mais la réalité domine toujours le sujet objectif, elle peut aller plus loin comme dans un rêve, c'est une question de transcendance qui magnifie l'essentiel, le grandit en disproportion charmante. Son tour de force était de garder un regard profond, sur le contexte où avait pu grandir la plante, sur le reflet de ses teintes et sa classification. Son analyse et sa peinture étaient un mélange d'intuition, de pratiques ancestrales et de méthodes modernes pour trouver la bonne plante et la bonne définition de la maladie.

Il fut un grand coloriste, un très bon théoricien des couleurs. Ses œuvres sont comme des chefs d’œuvre hors de toute temporalité. Elles auraient pu être dessinées de nos jours ou bien au temps de Virgile ou de Socrate. Il regardait le monde comme si toutes les horloges s'étaient arrêtées. Lorsque l'on a eu dans sa vie l'expérience d'un grand danger, il peut nous arriver de percevoir l'extraordinaire des teintes des choses qui nous entourent. Peut-être Gherardo Cibo a-t-il vécu une de ces expériences proches de la mort, et a-t-il gardé dans sa mémoire de peintre cette intensité de la vision à la fois si douce et si forte du monde réel... On ne le saura jamais, parce que nous possédons peu d'informations sur son existence. On sait qu'il fut envoyé avec son père à la cour du roi de France afin de négocier des traités importants... On sait qu'il eut un fils naturel dont il s'occupa. La vie de ce prince au nom si simple reste en quelque sorte inconnue. Mais vivre ainsi devait lui plaire, c'était un homme généreux qui appréciait les vies modestes. Cela se voit à ses dessins.

 

Un peintre naturaliste

Est-ce pour cela qu'il fut un peintre de la réalité ? L'expression de la couleur, puissamment orchestrée, montre le lointain par le flou et l'infini par la précision. D'une maison au fond d'un paysage, on voit une multitude de fenêtres. Un ciel nuageux est le reflet composé d'une centaine d'autres reflets tous petits, tous différenciés, comme une suite d'états d'âme pouvant constituer une menace ou un apaisement, ou une simple interrogation devant le vaste monde.

Et celui-ci devient une suite de chiffres infinie, ou de fleurs très belles, comme le souffle indicible de l'art sur les branches d'un magnolia... chaque élément de l'ensemble donne la supériorité de la plante, de l'arbre ou de la fleur sur les autres sujets traités.

 

Un peintre surréaliste

Une immense fleur verte peut alors porter des couleurs bleues ou jaunes, de toutes les teintes. Elle devient plus vaste que le paysage qui l'abrite. Celui-ci, comme la fleur, néglige la symétrie. Ses peintures deviennent des photographies où il y aurait des zooms, entourés d'une suite de détails où les personnages humains sont nombreux, attachants, attentionnés à leur tâche, infiniment sages comme peuvent l'être des arbres ou des fleurs ou des animaux.

Gherardo Cibo exprime ainsi le mystère surnaturel de la feuille et de la fleur, cette finesse vivante qui procède du désir de vivre et de s'épanouir, de prendre des couleurs, de montrer sa beauté et d'exprimer ses nervures avec des courbes sinueuses. Les contours définissent un être, humain, animal ou végétal. Ils rendent vivante la nature et lui donnent une âme. La lumière sur ses dessins est comme une protection, elle se reflète à partir du corpus tel un signal non conformiste, celui d'une présence animée, et dans le mot animé, il y a le mot latin animus, c'est-à-dire l'âme, qui bouleverse les conventions sociales habituelles et dévoile d'autres codes de la réalité naturelle.

Gherardo Cibo situe la vie dans le domaine du quotidien et du court terme, du réel perçu dans son concret le plus détaillé. Rien n'est malheureux dans cette suite d'expositions. Les plantes comme les animaux sont à l'équilibre, à l'image des humains représentés, êtres simples, qui semblent lire, écouter, travailler, profiter de cette joie de l'instant présent, de ce plaisir de faire, à l'image de la nature présentée comme un grand ensemble à l'identique, coordonné, presque parfait. Nous sommes bel et bien hors du temps pour accéder à celui de la nature avec ses cycles répétitifs devenus une suite d'instants de bonheur.

 

Des recettes et des potions magiques

La plante avec chacun de ses détails ainsi dessinés est en cohérence avec la mystérieuse poésie de la vie, celle qui permet de comprendre à l'intuition la beauté et l'équilibre de la nature sans éprouver la nécessité de l'analyser dans son entier. Le lecteur du codex ressent les bienfaits de la plante, même si sa puissance totale est hors de notre portée de compréhension. Il prend note de toute une vie, de petits personnages, de teintes et de nuages qui nous racontent l'aventure de l'existence. La plante garde toute sa liberté venue de son mystère. Elle va servir à nous soigner. Comme si c'était elle qui le décidait.

Gherardo Cibo indique dans son herbier les qualités médicinales de chacune de ces plantes. Il explique les doses de leur utilisation. On peut les broyer pour en tirer une potion. L'être humain semble simplement autorisé à profiter de ses bienfaits comme d'une grâce naturelle.

Dans ce codex, on part de chaque plante, de chaque détail du paysage pour arriver ainsi à une cosmogonie du monde. On porte son attention à ce qui est subtil, fin, utile, prévisible. La beauté du vol d'un oiseau correspond à la délicatesse de son corps, la plante qui soigne la vue déficiente d'un humain porte en elle-même sa propre beauté. Le principe est d'imiter la nature parce que c'est la nature qui a raison. Il n'y a en ce sens aucune idéologie dans cet herbier. Il est terriblement moderne, presque structuraliste, il est fondé sur des réactions de matière. Il exprime les besoins de l'existence, les soins que peuvent apporter les plantes, c'est la seule cohérence. On n'utilise pas la référence au domaine de l'Idée platonicienne, mais au fait scientifique, avec son principe de réalité objective, et son affirmation dérivée du fruit de l'expérience. Nous sommes dans le réalisme tel que le définissait Aristote dans ses écrits avec cette pensée aristocratique venue de l'Antiquité grecque qui intègre l'ensemble de la vie connue, où chacun peut avoir sa place, trouver son indépendance et son plaisir d'exister à condition de respecter les codes naturels du monde naturel.

 

Un éloge du vivant

Il y a la forme et les couleurs. Il y a aussi l'odeur. Cibo aime noter, par exemple, que l’œillet sauvage est aussi parfumé que l'espèce domestique et, comme pour la madeleine de Proust, il l'associe à la localisation de Rocca Contrada, la petite ville ou il vécut dans son enfance et dont il est un des princes.

La notion de parfum est indissociable d'une étude du monde vivant. L'odorat est le seul sens qui monte directement au cerveau. C'est un phénomène d'inconscient. Un herbier est un appel à cette odeur, magique, incontrôlable. Notre monde respire, exhale et hume. Cibo est un sensuel parce que toute analyse du monde vivant intègre depuis l'Antiquité cette notion de parfum, à la fois étrange, insaisissable et pénétrante. C'était là aussi un attachement au réel des choses, les fragrances rejoignent les molécules infinitésimales composant la gamme chromatique de ses peintures.

En tout cela on décèle une bonté très forte. Cette gentillesse est la qualité de la peinture italienne depuis le Moyen-Âge. Sous l'influence du christianisme, ce n'est pas la volonté de puissance personnelle, l'affirmation de soi qui domine, même dans les portraits, mais le caractère équilibré, le sens du relatif, et la puissance du divin face aux forces terrestres accomplissant l'exécution de leurs desseins.

Cet ouvrage de botanique est bel et bien la transmission d'un savoir ancestral. Il remonte peut-être à la nuit des temps, lorsque les hommes des cavernes apprenaient à survivre grâce à la force et à la guérison que pouvaient leur apporter certaines plantes qu'ils avaient appris à reconnaître. Il s'agit de substances naturelles, elles vont entrer dans les corps pour les soigner. C'est bel et bien un secours de la Création, un miracle accessible à tous, à condition de connaître l'utilisation que l'on peut faire de ces plantes offertes par la nature. C'est-à-dire par Dieu puisque c'est lui qui a créé la Nature. Il est à la source de ces belles couleurs données aux plantes, au ciel, aux rivières, et dont peuvent bénéficier tous ces petits personnages représentés, ce sont des herboristes, des lavandières, des bergers, des promeneurs. L'habitat naturel de chaque espèce vivante nous est montré dans sa splendeur intime. Les scènes de la vie quotidienne montrent ce monde vivant participant de cette harmonie, c'est une sorte d'émerveillement.

 

Les deux savants

Mattioli et Cibo vivaient en Italie à la même époque. Ils s'écrivaient, ils échangeaient des idées, mais on ne sait pas si Mattioli et Cibo se rencontrèrent. Cibo possédait quatre éditions successives de l'herbier de Mattioli. Ceux des années 1548, 1558, 1568 et 1573. Il en avait déjà annoté et colorié les gravures. On sait, par leur correspondance, que Mattioli envoyait certains de ses dessins de plantes à Cibo pour l'aider à les identifier.

Cibo allait composer son propre herbier avec ses propres dessins, il allait recopier à la main des écrits de Mattioli et de Dioscoride pour qu'ils soient des explications à ses propres dessins. Il ne sera pas un simple copiste. Dans ses annotations il complète les écrits de Mattioli par les informations qu'il a recueillies au cours de ses recherches, il lui arrive aussi de corriger en s'inspirant de Dioscoride ce qu'avait écrit Mattioli et qui se révélait inexact. Il replacera ainsi les plantes dans sa propre cosmogonie avec ses paysages généreux.

C'était là tout un travail, souvent difficile, car il fallait être capable de cerner les grandes règles qui définissaient la nature, ses couleurs et ses espèces variées à l'infini. À partir de là pouvait se constituer une base de données la plus exhaustive possible. C'est à partir de classifications de ce genre que les sciences du vivant ont pu progresser. Il n'y eut pas de rupture formelle entre la médecine moderne et celle d'avant la Révolution industrielle, mais plutôt une continuité du savoir qui allait évoluer. Certaines découvertes allaient bouleverser par saccades la méthodologie de la médecine et des autres sciences du vivant.

 

Le souffle du nouveau monde

Un besoin de comprendre les choses s'était développé tout au long du Moyen-Âge. Il se diffusait un peu partout en Europe parce que les gens de cette époque se déplaçaient beaucoup. Les savoirs se faisaient connaître lentement et sûrement. À partir de la fin du 15e siècle, les grands voyages avec les caravelles, les découvertes de nouveaux peuples et de nouveaux mondes en Amérique, allaient permettre de libérer une partie de l'inconscient collectif des classes sociales dirigeantes en les ouvrant encore plus sur le relatif et sur l'extrême. On gardait une foi profonde mais on ne pouvait pas ignorer que la science faisait des pas de géants, que la découverte du macrocosme représenté par les premières représentations du Globe correspondait aussi à l'analyse du microcosme. On avait tendance à penser que du ciel aux fleurs, il s'agissait de la même vérité. Il y avait interpénétration et mondialisation des esprits et des différents aspects du monde. Le besoin d'universalisme prenait ses marques et depuis ne les a plus quittées. C'était une ouverture lumineuse où le monde laïc dès la Renaissance retrouvait de plein pied le monde religieux pour annoncer les débats de philosophie et de science qui mèneront les Européens à une véritable suite de révolutions culturelles. Les prêtres participaient souvent à cet éveil. Parce qu'ils étaient souvent parmi les plus érudits. Ils seront à la base des premiers travaux en botanique, en génétique, en archéologie... en anthropologie.

"Où se trouvait la pierre philosophale ?
Où se trouvait le secret ultime de la connaissance ?
Ce fut la question secrète de bien des savants,
artistes et membres de cette aristocratie du savoir
de la Renaissance où l'on retrouvait les noms
des grandes familles de l'Europe"

Tous se rendaient compte que le savoir évoluait au rythme du commerce international et de ses découvertes maritimes. Si, depuis la fin de la Guerre de Cent Ans, les Français découvraient l'art italien et son influence latine, les Italiens commençaient à lui préférer l'esprit de l'art grec, beaucoup moins tourné sur une majesté impériale un peu figée. Ils y trouvaient une souplesse d'esprit aimant l'inconnu, les grandes mers et les grandes aventures à la façon de L'Odyssée, et dont L'Énéide latine était une version moins entachée de mystères. Ils partageaient la fascination orientale d'Alexandre le Grand.

Où se trouvait la pierre philosophale ? Où se trouvait le secret ultime de la connaissance ? Ce fut la question secrète de bien des savants, artistes et membres de cette aristocratie du savoir de la Renaissance où l'on retrouvait les noms des grandes familles de l'Europe. Gherardo Cibo et Pietro Andrea Mattioli participaient de cette démarche. Mattioli devint un des grands noms de la science médicale auprès des Habsbourg. Cibo continuait à peindre et dessiner. De nos jours, ils s'occuperaient tous les deux d'écologie, de biologie, de recherche sur la nature des sols et des océans.

 

Une vieille philosophie de la maladie

Même si les connaissances médicales et pharmaceutiques ont bien changé de nos jours et peuvent laisser apparaître comme désuets les écrits de Dioscoride et de ses disciples, on peut tout de même remarquer le rôle tenu par les plantes dans les médecines très sérieuses de l'Inde et de l'Asie du 21e siècle. L'esprit de botaniste de Mattioli et Cibo les mènent à cette pensée de fond que l'on retrouve tout au long de la Renaissance et qui sera ainsi énoncée par le médecin physiologiste Claude Bernard au 19e siècle : Le germe n'est rien, le milieu est tout. C'est dans le milieu que s'installe le germe dégénérescent et nuisible donnant la maladie qui peut devenir mortelle. Cela revient à raisonner dans un grand univers architecturé où un concept certainement divin a organisé le monde, du macrocosme au microcosme. Il n'y a en cela aucune tentation de fatalisme, parce que l'être humain a toujours le choix de son libre arbitre pour mener sa destinée et se rapprocher ou s'éloigner de cet équilibre offert par la Nature. Cela correspond à ce vieil adage antique : Mens sana in corpore sano. Au niveau médical, cette bonne santé passait par une étude sérieuse des plantes et de la façon dont elles peuvent soigner. On tenait compte aussi de ce que l'on appelle aujourd'hui la diététique. On retrouvait là les grandes vertus antiques de la tempérance et de la volonté libératrice.

 

Une théologie très moderne de la Nature

La présence de Dieu n'est pas signalée dans la plupart des dessins de ce codex. Ce qui est logique, puisqu'il s'agit d'un herbier et de conseils médicaux pragmatiques.

On ne peut pas évoquer cependant une sorte de rupture avec la pensée religieuse. Cibo et Mattioli étaient tous les deux profondément liés avec l'organisation catholique omniprésente dans cette Italie de la Renaissance. On peut donc estimer que leur pensée de botanistes intégrait la pensée eschatologique du christianisme : Le Jugement dernier sera la dernière épreuve de l'être humain après sa maladie et sa mort. Alors sa destinée finale sera considérée au nom du Bien ou du Mal, c'est-à-dire de son rattachement à Dieu ou non en fonction de la vie qu'il aura menée sur terre. Pour Saint Thomas d'Aquin, grand admirateur d'Aristote et qui inspire la théologie catholique du 16e siècle, la meilleure façon d'arriver à Dieu est d'accomplir des actes qui participent du Bien. Il s'agit là de ce que l'on appellera la sanctification par les actes : L'équilibre naturel des choses divines se retrouve dans la beauté et l'harmonie de la nature. Et c'est dans cet amour pour les plantes que Mattioli et Cibo retrouvent l'équilibre divin de la nature en harmonie avec les personnages représentés. Ceux-ci en bout de compte se sanctifient par leurs actes de travailleurs de la nature. Ils sont sur le chemin du Paradis après leurs vies sages et simples sur terre.

L'amour de Dieu est ainsi une abstraction logique, évidente, hors de toute analyse qui est réservée dans ce livre magnifique à la Nature et ses principes de botanique. C'est en regardant la Nature que l'on comprend la vie. C'est en acceptant la Nature que l'on comprend au mieux ce que veut dire vivre et nous rapproche de la perfection. Nous sommes bel et bien à la source du raisonnement de cette époque appelée Renaissance. Gherardo Guido et Pietro Andrea Mattioli sont ancrés dans le réel et dans le faire, tout comme Saint Thomas d'Aquin. Ils ont la culture de la logique et du réel, ils acceptent les principes du monde divin, mais ils les rapportent puissamment aux principes de la réalité. La Révélation divine vient de l'analyse de cette beauté ordonnancée, complexe, organisée par les émanations supérieures de Dieu qui se retrouvent dans les fleurs, les plantes et les paysages, avec leurs dessins élégants et leurs belles couleurs.

 

 


REPÈRES

DIOSCORIDE DE CIBO ET MATTIOLI
Éditions M.Moleiro

• British Library • Cote: Add. Ms. 22332 •
• Date: vers 1565 •
• Format : ± 265 x 195 mm •
• 370 pages • 168 enluminures •
• Reliure en cuir noir décoré à l’or •
• Écrin-présentoir en cuir •

Édition première, unique et limitée à 987 exemplaires numérotés et certifiés devant notaire

M.Moleiro Editor
Travessera de Gràcia, 17-21
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