La soif de l’exploration
Le Livre de chasse
Français 616 de Gaston Fébus
Moleiro Editor, 514 pages, vendu avec le fac-similé
Gaston Fébus (1331-1391) – l’orthographe de son nom varie au gré des époques –, comte de Foix, comptait parmi les grands princes de son temps. Il fit preuve au XIVe siècle de ses capacités militaires et assura sa dominationpar sa diplomatie réfléchie. Ses talents d’administrateur lui permirent de tirer profit de ses domaines et lever de ses états une armée efficace consacrée à la défense de son pays. Il se donna un surnom éblouissant dont il sut faire usage – Phoïbos ou Phoebus, une des formes grecques d’Appolon, le dieu soleil, de la beauté et des arts. Homme cultivé– il avait reçu de sa mère une éducation remarquable –, Fébus était détenteur d’une bibliothèque incomparable. Si d’autres princes se nourrissaient de culture, lui fut aussi le seul prince écrivain de son temps. Il passa une grande partie de sa vie à la chasse avec ses chiens, même en campagne militaire, et décida, au soir de sa vie, de dicter ce Livre de chasse, qu’il divisa en 85 chapitres et laissa une large place à l’illustration et à l’enluminure. L’ouvrage fut, jusqu’à la fin du XVIe siècle, la référence de tous les adeptes de l’art de la chasse. Se fondant sur la description précise de la nature et de différents animaux, écrit avec clarté et précision, il posa les bases d’une vaste histoire naturelle. Parmi les 44 exemplaires existant de l’ouvrage, le manuscrit Français 616 conservé à la BnF est sans doute le plus beau et le plus complet. C’est ce manuscrit que les Éditions Moleiro, prestigieux éditeur catalan et spécialiste de la copie conforme de livres rares et codex, ont décidé de reproduire (voir nos éditions précédentes). Le fac-similé sera accompagné de ce très beau et volumineux livre que quatre universitaires, professeur, conservateur et historien de l’art sont venus éclairer à la lumière des connaissances actuelles : Claudine Pailhès, Yves Christe, Inès Villela-Petit et Pascal Bergerault. Claude d’Anthenaise, directeur du Musée de la Chasse et de la Nature à Paris, offre, lui, une très belle préface à ce livre. Cet ouvrage complémentaire s’impose de facto dans la compréhension du témoignage unique de Gaston Fébus.