Bible moralisée de Naples

f. 97r (Nb 25, 10-18 et 31, 15-18 et 31, 5-9)


Page précédente

« Ici gist uns dez filz israel avec une / paiene es tabernacle devant tot / le pueple lors vint josue si feri / lun et lautre parmi lor natures Ici vint moyses si retient puceles / si les garanti puis comanda a ses / genz quil sarmassent et alasent sor v / rois Ici vienent sor aus si les decou / pent tuz »

Josué tue d’un seul coup de lance en les transperçant par leurs parties génitales un juif et une païenne qui se livraient à la fornication à l’intérieur du tabernacle. Faut-il rappeler que cette païenne est une sarrasine dans les autres Bibles en un volume, une madianite dans la Vulgate où Pinhas, petit-fils d’Aaron, tue les deux amants, bien entendu hors de la tente de l’Alliance. Avant même d’avoir défait les cinq rois de Madian, Moïse ordonne que l’on épargne les seules femmes vierges madianites. Il appelle ensuite ses gens pour qu’ils s’arment et aillent combattre les cinq rois. Son armée obtient la victoire et tue tous ces rois. Les pucelles prisonnières qu’épargne Moïse sont ici bien mal placées ; elles devraient figurer après la mobilisation générale des hébreux, après leur victoire sur les madianites, après le massacre général qui s’en suit. Cette confusion a été répétée dans la Bible latine de Vienne et les Bibles en trois volumes, par exemple dans celle de Tolède, f. 75v, D3-D4, où comme dans la Bible de Naples on voit d’abord Moïse qui épargne les pucelles et ordonne à ses soldats de massacrer les cinq rois. La mobilisation du peuple est absente : ainsi a été corrigée à moindres frais une bévue de la Bible de Naples.
Josué qui tue d’un coup de lance les deux amants, c’est un dominicain qui armé de l’épée de l’Evangile tue et découpe ceux qui se livrent à la luxure en sainte Eglise. Les deux amants étendus sur une paillasse sont encore vivants, bien que transpercés de l’épée de la parole de Dieu. Trois témoins manifestent derrière eux leur douleur. Moïse qui sauve les pucelles c’est Jésus-Christ qui protège les vertus. Moïse qui demande à ses gens de s’armer signifie ensuite Dieu qui demande à tous les bons prélats qu’ils s’arment de vêtements de Sainte Eglise, de reliures et de chandelles pour s’opposer aux mécréants. La moralisation figurée traduit mal cette procession du clergé revêtu de ses plus beaux ornements sacerdotaux, avec en main des Evangiles splendidement reliés, précédés d’acolytes portant des flambeaux, allant porter la bonne parole ou excommunier des mécréants. L’armée de Moïse qui s’en va à l’encontre des cinq rois et les coupe en morceaux signifie les bons prélats qui vont sus aux mauvais prélats et aux mauvais princes pour les tuer de la parole de l’Evangile. Ces trois bons prélats avec deux grands livres ouverts de l’Evangile sont penchés sur trois rois dont l’un, au premier plan, a une épée plantée sur le haut de sa cuisse. La parole de l’Evangile interprétée comme l’épée de la parole de Dieu est sobrement évoquée dans la seconde moralisation figurée où un clerc vêtu de rouge dont le Christ touche l’épaule, arbore devant son livre une épée.


f. 97r (Números 25, 10-18 y 31, 15-18 y 31, 5-9)

Page précédente

f. 97r (Nb 25, 10-18 et 31, 15-18 et 31, 5-9)

« Ici gist uns dez filz israel avec une / paiene es tabernacle devant tot / le pueple lors vint josue si feri / lun et lautre parmi lor natures Ici vint moyses si retient puceles / si les garanti puis comanda a ses / genz quil sarmassent et alasent sor v / rois Ici vienent sor aus si les decou / pent tuz »

Josué tue d’un seul coup de lance en les transperçant par leurs parties génitales un juif et une païenne qui se livraient à la fornication à l’intérieur du tabernacle. Faut-il rappeler que cette païenne est une sarrasine dans les autres Bibles en un volume, une madianite dans la Vulgate où Pinhas, petit-fils d’Aaron, tue les deux amants, bien entendu hors de la tente de l’Alliance. Avant même d’avoir défait les cinq rois de Madian, Moïse ordonne que l’on épargne les seules femmes vierges madianites. Il appelle ensuite ses gens pour qu’ils s’arment et aillent combattre les cinq rois. Son armée obtient la victoire et tue tous ces rois. Les pucelles prisonnières qu’épargne Moïse sont ici bien mal placées ; elles devraient figurer après la mobilisation générale des hébreux, après leur victoire sur les madianites, après le massacre général qui s’en suit. Cette confusion a été répétée dans la Bible latine de Vienne et les Bibles en trois volumes, par exemple dans celle de Tolède, f. 75v, D3-D4, où comme dans la Bible de Naples on voit d’abord Moïse qui épargne les pucelles et ordonne à ses soldats de massacrer les cinq rois. La mobilisation du peuple est absente : ainsi a été corrigée à moindres frais une bévue de la Bible de Naples.
Josué qui tue d’un coup de lance les deux amants, c’est un dominicain qui armé de l’épée de l’Evangile tue et découpe ceux qui se livrent à la luxure en sainte Eglise. Les deux amants étendus sur une paillasse sont encore vivants, bien que transpercés de l’épée de la parole de Dieu. Trois témoins manifestent derrière eux leur douleur. Moïse qui sauve les pucelles c’est Jésus-Christ qui protège les vertus. Moïse qui demande à ses gens de s’armer signifie ensuite Dieu qui demande à tous les bons prélats qu’ils s’arment de vêtements de Sainte Eglise, de reliures et de chandelles pour s’opposer aux mécréants. La moralisation figurée traduit mal cette procession du clergé revêtu de ses plus beaux ornements sacerdotaux, avec en main des Evangiles splendidement reliés, précédés d’acolytes portant des flambeaux, allant porter la bonne parole ou excommunier des mécréants. L’armée de Moïse qui s’en va à l’encontre des cinq rois et les coupe en morceaux signifie les bons prélats qui vont sus aux mauvais prélats et aux mauvais princes pour les tuer de la parole de l’Evangile. Ces trois bons prélats avec deux grands livres ouverts de l’Evangile sont penchés sur trois rois dont l’un, au premier plan, a une épée plantée sur le haut de sa cuisse. La parole de l’Evangile interprétée comme l’épée de la parole de Dieu est sobrement évoquée dans la seconde moralisation figurée où un clerc vêtu de rouge dont le Christ touche l’épaule, arbore devant son livre une épée.


Préférences en matière de cookies

Nous utilisons nos propres cookies et ceux de tiers pour améliorer nos services en analysant vos habitudes de navigation. Pour plus d'informations, vous pouvez lire notre politique en matière de cookies. Vous pouvez accepter tous les cookies en cliquant sur le bouton Accepter ou configurer ou refuser leur utilisation en cliquant ICI.