Les Heures de Jean de Montauban

Les Heures de Jean de Montauban Prière à la Vierge : Ave regina celorum. Assomption et couronnement de la Vierge, ff. 65v-66r
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Prière à la Vierge : Ave regina celorum. Assomption et couronnement de la Vierge, ff. 65v-66r

Comme il arrive souvent dans ce livre d'heures, la page est de celles qui sont à regarder pour ainsi dire de bas en haut, l'Assomption, en bas, précédant le Couronnement placé en haut. La miniature du haut du folio représente en effet l'aboutissement de l'Assomption, à savoir le Couronnement de la Vierge au ciel, qui coïncide avec son arrivée et son agenouillement mains jointes auprès de Dieu tiaré et porteur du globe du monde, siégeant sur un trône solennel en présence de la cour céleste. Un ange derrière Marie tient le pan de son manteau. Deux anges réunis par une grande Colombe d'une couleur rendue sombre par l'oxydation de son encre argentée tiennent ensemble une couronne qu'ils s'apprêtent à poser sur la tête de la Vierge. D'autres anges dans les marges témoignent de la joie du ciel, celui en haut à gauche en jouant de la harpe, tandis que les deux de droite, coiffés eux aussi d'une Colombe aux ailes déployées, font un duo vocal en lisant leur partition musicale, la paire d'anges en-dessous jouant de l'orgue, et celui d'en bas de la vièle. À eux tous, ils forment un véritable orchestre, comme on l'a déjà vu plus haut (cf. supra, f. 41r). 

La miniature placée en-dessous de la principale image de ce folio constitue la visualisation de l'Assomption proprement dite, avec en haut la Vierge en buste dans le ciel, entourée d'une couronne de séraphins, et en bas, son tombeau vide, preuve indirecte et probante, s'il en fallait une, qu'elle a bien connu la mort et qu'elle a bien été inhumée, mais preuve surtout qu'elle n'a fait dans sa tombe qu'un bref passage, à l'image du Christ lui-même, comme les myrophores ont pu le constater à l'invitation des anges au matin de Pâques. Autrement que lui mais comme lui, à son tour, elle est ressuscitée et immédiatement emportée au ciel. Le texte inscrit dans les bords du folio le dit à sa façon : assumpta est Maria in coelum et gaudent angeli (« Marie est montée au ciel et les anges se réjouissent »).


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