Livre des Simples Médecines

Bibliothèque Nationale de Russie, Saint-Pétersbourg




Cote: Fr. F.v. VI #1
Date: XVeme s.
Format: 260 x 355 mm
340 pages, avec un magnifique recueil de planches avec 386 illustrations
Reliure en peau marron avec décoration or
Étui en cuir
Volume de commentaires en couleurs (432 p.) rédigé par José María López Piñero (†) (López Piñero Institute for the History of Medicine and Science, Universidad de Valencia – Spanish National Research Council), Natacha Elaguina (Head curator of the western manuscripts of the National Library of Russia) et Carlos Miranda (Docteur en Histoire)
« Quasi-original », édition première, unique, numérotée et limitée à 987 exemplaires certifiés par notaire
ISBN: 978-84-88526-69-4


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Cote: Fr. F.v. VI #1
Date: XVeme s.
Format: 260 x 355 mm
340 pages, avec un magnifique recueil de planches avec 386 illustrations
Reliure en peau marron avec décoration or
Étui en cuir
Volume de commentaires en couleurs (432 p.) rédigé par José María López Piñero (†) (López Piñero Institute for the History of Medicine and Science, Universidad de Valencia – Spanish National Research Council), Natacha Elaguina (Head curator of the western manuscripts of the National Library of Russia) et Carlos Miranda (Docteur en Histoire)
« Quasi-original », édition première, unique, numérotée et limitée à 987 exemplaires certifiés par notaire
ISBN: 978-84-88526-69-4




Commentary volume

Volume de commentaires

Livre des Simples Médecines Bibliothèque Nationale de Russie, Saint-Pétersbourg


SOMMAIRE:

From the editor to the reader

The Livre des simples médecines, codex of the National Library of Russia
José María López Piñero (†) (López Piñero Institute for the History of Medicine and Science, Universidad de Valencia – Spanish National Research Council)

Codicological study
Natacha Elaguina (Head curator of the western manuscripts of the National Library of Russia)

The illustrations in the Livre des simples médecines, of the National Library of Russia
Carlos Miranda (Doctor in History)

ISBN: 978-84-88526-68-7

Livre des Simples Médecines Bibliothèque Nationale de Russie, Saint-Pétersbourg


Descripcion

Description

Livre des Simples Médecines

Bibliothèque Nationale de Russie, Saint-Pétersbourg


Le Livre des simples médecines, de la Bibliothèque nationale de Russie (Saint-Pétersbourg), est un manuscrit singulier, non seulement en raison de la grande beauté de ses illustrations, mais aussi parce qu’il correspond à l’apogée des connaissances de l’Europe médiévale sur les substances qui, puisées dans les trois règnes de la nature, servent à soigner ou à atténuer les maladies.

Ce savoir venait de l’Antiquité classique, dont les livres de médecine en grec sont arrivés jusqu’aux Européens par le biais de traductions indirectes de l’arabe en latin, enrichis au passage des remèdes du monde islamique. Ces traductions ont débuté au XIe siècle, d’abord à Salerne puis ailleurs également. C’est dans cette même ville qu’allait travailler, vers le milieu du siècle suivant, le médecin Mattheus Platearius, à qui l’on attribue De medicinis simplicibus (Des simples médecines), le plus important abrégé salernitain écrit sur le sujet, un ouvrage qui fait autorité.

Le codex conservé à Saint-Pétersbourg a été élaboré par Robinet Testard dans la France de la fin du XVe siècle, pour le comte d’Angoulême et son épouse Louise de Savoie. Il se compose d’un texte de 220 pages, divisé en cinq parties: les herbes et les fleurs, les arbres et leurs gommes et résines, les métaux et les minéraux, les matières animales et autres. Ce texte est suivi d’un magnifique recueil de 116 pages avec 386 illustrations. La traduction française de l’abrégé attribué à Mattheus Platearius constitue l’essentiel du texte, complété par des extraits d’œuvres des trois siècles suivants, au cours desquels les connaissances en matière de substances médicinales se sont étendues grâce aux traductions, effectuées principalement à Tolède.

Le recueil de planches a été composé de manière analogue puisque son auteur –le grand artiste Robinet Testard– a réuni des illustrations médiévales éloignées de la réalité ou schématiques avec d’autres plus réalistes qui correspondent au "retour à la nature" propre à la Renaissance. La plupart des dessins représentent des plantes médicinales et, dans une moindre mesure, des substances curatives d’origine animale ou minérale, mais il y a aussi des scènes montrant des gens en train de les collecter. Citons par exemple les six scènes qui figurent sur deux pages du recueil de planches. Celle qui s’intitule «Aloès» (f.143r) ne fait pas référence aux aloès dont on tire l’aloès officinal, mais au bois d’aloès, le bois saturé de résine de l'aquilaria, souvent remplacé à l’époque par une variété d’aloès. Les trois autres scènes illustrent l’extraction de l’or et de l’alun, ainsi que de la stibine (sulfure d’antimoine), alors utilisée comme remède dessiccatif.

Ce manuscrit présente un intérêt supplémentaire du fait que deux médecins qui l’ont utilisé au XVIe siècle l’ont enrichi d’annotations. Tous deux avaient déjà une mentalité propre à la Renaissance et disposaient d’éditions en grec et de traductions directes en latin des livres de médecine de l’Antiquité classique. C’est pourquoi ils considéraient comme des "barbarismes" les vocables originaux de l’ouvrage et en ont ajouté d’autres en grec ou en latin, parfois accompagnés de commentaires.

Aloès (Aloe):

L’aloès sert a purifier la flegme et la mélancolie, à conforter les nerfs et l’estomac, à purger les humeurs froides, à soigner les picotements aux yeux et à éclaircir la vue. Contre les maux de tête et l’obstruction du foie et de la rate. Il provoque le flux menstruel chez les femmes. Il prévient aussi la gale et la corruption. De plus, il rend de belles couleurs à ceux qui les ont perdues à la suite d’une maladie. Pour arrêter le sang d’une blessure et la guérir. De même, il évite la chute des cheveux. Expulse les vers du ventre et les autres animaux qui entrent par les oreilles. Enfin, il sert contre la goutte et l’inflammation des oreilles.

Ail (Allium):

L’allium, c’est l’ail. L’ail est chaud et sec au quatrième degré bien que certains disent que c’est à la moitié du quatrième degré. Il y a deux sortes d’ail : la première est l’ail domestique et commun et l’autre est l’ail sauvage, qui est appelé scordéon. Il est moins chaud et sec que l’ail domestique. L’on ne peut pas distinguer l’un de l’autre chez d’autres auteurs. L’ail sauvage agit de façon modérée et c’est lui qu’il faut utiliser dans les préparations et non l’ail domestique, car ce dernier agit de façon impétueuse. Nous utilisons les fleurs de l’ail sylvestre qui doivent avoir été récoltées à la fin du printemps. On peut les suspendre à l’ombre pour qu’elles sèchent et les conserver des années dans une boîte. Cependant, les meilleures fleurs d’ail sont celles qui sont fraîchement cueillies chaque année. De l’ail domestique, nous utilisons la tête. Elle a la vertu d’affaiblir et d’expulser le venin et sert contre les morsures d’animaux venimeux. Il faut mettre de l’ail pilé sur la plaie. Le jus d’ail ingéré par la bouche expulse aussi le venin et c’est pour cette raison qu’on le nomme « thériaque des paysans ». Contre les vers intestinaux, il faut prendre de l’ail, du poivre, un peu de persil et du jus de menthe et en faire une sauce. Le patient mouillera son pain dans cette sauce et la mangera. Pour ouvrir les voies hépatiques et les conduits urinaux, il faut faire une sauce semblable diluée dans du vin et dans du jus de plantes diurétiques. Contre le blocage urinaire et les douleurs au ventre, on prend de l’ail et on le cuit dans de l’huile. On en fait un emplâtre que l’on applique sur le pubis et aux alentours de la verge. Et pour provoquer les menstruations chez les femmes, il faut placer une dent d’ail à l’entrée de la matrice, ce qui provoque l’évacuation du flux menstruel retenu. Constantin dit que l’ail cuit dans l’eau où se baignera une femme produit le même effet, mais elle ne doit se baigner que jusqu’au nombril. On peut aussi frire de l’ail dans de l’huile et mouiller avec cette huile une mèche qui sera introduite dans le vagin. Aux endroits où la peau a perdu sa couleur et où apparaissent des scléroses, il faut y pratiquer une incision au scalpel à divers endroits et frotter de l’ail cuit sur l’incision avant de l’y appliquer sous forme d’emplâtre. Contre l’herpès estioménée, l’on prend des têtes d’ail et leurs feuilles avec un peu de poivre et l’on cuit le tout pour en faire un emplâtre. Ce mélange attaque la matière. L’ail est mauvais pour la vue car il dessèche. Mais il fait aussi du tort à tout le corps s’il est utilisé sans mesure car il engendre la lèpre, l’apoplexie et d’autres maux nombreux. Les fleurs de l’ail sylvestre sont diurétiques. Il faut les prendre avec du vin ou du sirop ou dans n’importe quelle autre boisson. Elles servent aussi pour tout type d’obstruction urinaire. Dans les recettes des antidotes, il en apparaît très peu qui utilisent l’ail domestique, mais il en apparaît beaucoup qui utilisent l’ail sylvestre car ses effets sont beaucoup plus modérés.

Céleri (Apium):

Egalement appelé apium et ache, il est utile contre l’obstruction urinaire, pour dégager le foie et la rate, contre le gonflement de la rate, les ictères, l’hydropisie, l’abondance de flegmes, la frénésie et la fièvre quotidienne. Le céleri est nocif pour les femmes, les enfants et les épileptiques qui font des chutes. Il existe trois espèces de céleri. L’une est l’oenanthe aquatique qui s’appelle aussi en français ache de rammes, qui est utile et salutaire contre les douleurs aux reins, contre l’obstruction urinaire, les spasmes aux ventres et les douleurs à la rate. L’autre céleri est appelé céleri sardonique ou ache de ris et il sert aux splénétiques qui sont malades de la rate, contre l’obstruction urinaire, contre les pierres et il fait aussi évacuer le flux menstruel retenu et mûrir les apostèmes. Enfin, la petite chélidoine ou ache de morroydes sert à sécher les hémorroïdes, à soigner les lunatiques et à résorber les taches noires qui demeurent après la guérison d’une blessure.

Bourrache (Borago):

La bourrache est une plante très commune qui a les feuilles âpres et s’appelle aussi borrago. Elle est chaude et humide au premier degré. Les feuilles, tant qu’elles sont vertes, ont des propriétés médicinales, mais elles les perdent en séchant. Les graines servent en médecine dans une moindre mesure que les feuilles. Elle a la vertu d’engendrer du bon sang et c’est pourquoi on l’utilise pour les convalescents, ceux qui ont une prédisposition a avoir des spasmes ou des défauts cardiaques, ou souffrent d’une affection cardiaque. Pour ceux qui ont une maladie du cœur ou un excès d’humeur mélancolique dans le corps, il est très utile de manger de la bourrache avec de la viande ou des potages à base de saindoux ou de graisse. Contre les syncopes et les spasmes, il faut faire un sirop de jus de bourrache avec du sucre. Contre les maladies de cœur, l’on fabrique de même un sirop de jus de bourrache avec du sucre auquel on ajoute de la poudre de l’os du cœur d’un cerf. Contre la passion mélancolique, ainsi que contre l’épilepsie, cuire de la cannelle de Chine dans du jus de bourrache et faire un sirop de cette décoction. En cas de carence de l’herbe, cuire les semences dans de l’eau, filtrer cette décoction et en faire un sirop. Les semences sèches peuvent parfaitement être conservées pendant deux ans. La racine est tout à fait impropre à une utilisation médicale. La bourrache mangée crue engendre aussi du bon sang. Contre les ictères, il faut la manger fréquemment, cuisinée avec de la viande et boire du jus de bourrache avec du jus de scaroles qui, selon certaines sources, est une espèce de laitue.


Pois Chiche (Cicer): Cicer est une plante où grandit la semence que nous appelons pois chiche. C’est pourquoi, lorsque l’on trouve « cicer » dans une recette, il faut comprendre qu’il s’agit des graines et non des autres parties de la plante. Les pois chiches fournissent beaucoup d’aliment et libèrent le ventre, provoquent l’urine et purgent le flux menstruel retenu des femmes. Ils produisent toujours des vents et pour cette raison, du gonflement. Pour ce même motif, ils augmentent la semence de la reproduction, font croître la luxure et y conduisent. Il y a deux sortes de pois chiches. Les verts qui sont ceux qui ne sont pas encore mûrs et les secs qui sont ceux qui sont mûrs. Les deux sortes de pois chiches peuvent être comparés aux fèves sèches et aux fèves vertes. Vu que les pois chiches ressemblent dans leurs vertus et effets aux fèves vertes, et les secs aux fèves sèches, mais pas en tout. [...] Les pois chiches blancs sont chauds au premier degré et froids à la moitié de ce degré. Ils ont la même taille que les fèves et alimentent comme elles, mais sans être aussi bons car ils sont difficiles à digérer et provoquent une telle quantité de vents qu’ils font gonfler et se boursoufler la chair de tout le corps, avec un effet semblable à celui que produit le vin quand on le jette sur de la terre très sèche, ou avec l’effet de la levure dans la pâte. C’est pour ce motif que ceux qui consomment des pois chiches ont la peau aussi jolie et avec tant de lustre, car la chair gonflée tend la peau et la rend luisante et claire. L’aide qu’ils apportent pour augmenter la génération provient de deux causes. D’une part, ils fournissent une grande quantité d’aliment et rendent ainsi abondante la matière de la génération. L’autre cause est la flatulence et l’inflammation qu’ils provoquent. [...] Quand on les cuit ou qu’on les laisse dans l’eau, ils lui communiquent un goût doux et aussi une espèce de salive. A cause de cette douceur, les pois chiches sont mudificatifs, laxatifs et ils font secréter ou expulser. Ils sont aussi très nourrissants et font augmenter le lait des femmes. Les pois chiches sont aussi très utiles pour ceux qui souffrent d’ictères ou d’hydropisie. De plus, ils font diminuer et guérissent les apostèmes, spécialement ceux des parties génitales et ceux qui sont derrière ou devant l’oreille. D’autre part, à cause de leur partie qui a une saveur salée, les pois chiches diminuent et dispersent les grosses humeurs, provoquent l’urine et le flux menstruel des femmes. Ils dispersent aussi les picotements de la tête et de tout le corps si on lave la partie affectée avec l’eau où on les a cuits. Ce même remède guérit l’herpès rampant et non rampant et nettoie la peau. [...] Ils aident aussi a rendre l’enfant actif et à le faire sortir facilement du ventre de sa mère. Il fait aussi sortir les vers du ventre. Il est aussi utile contre l’ictère et l’obstruction du foie et de la bile, casse les pierres aux reins et à la vessie, mais il est préjudiciable aux blessures et aux dommages de la vessie et des reins.


Mandragore (Mandragoire): La mandragore est froide et sèche, mais les auteurs ne déterminent pas à quel degré. Il y a deux espèces de mandragore, à savoir : la mandragore mâle et la mandragore femelle. La mandragore femelle a les feuilles âpres et certains disent que comme médication, elle est meilleure que l’espèce mâle, mais de notre côté, nous utilisons l’une et l’autre indistinctement. Certains disent aussi que la mandragore femelle a la forme d’un homme, mais c’est faux car la nature n’accorderait jamais à aucune plante une forme humaine. Cependant, il est vrai que certaines personnes l’utilisent pour fabriquer des figures humaines, ainsi que nous l’avons vu et entendu dire auprès de certains habitants des campagnes. Ce qui est le plus utile en médecine est l’écorce de la racine, ensuite les petits fruits qui lui poussent et, en troisième lieu, les feuilles. L’écorce de la racine, une fois qu’elle a été récoltée, peut être conservée pendant quatre ans sans perdre ses propriétés. Elle a la vertu de refroidir, de calmer et de mortifier, en plus de faire dormir et d’agir comme narcotique, ce qui est la même chose. Pour faire dormir un malade fiévreux, il faut confire l’écorce de la racine de mandragore avec du lait de femme et du blanc d’œuf, et ensuite l’appliquer sur le front et les tempes. Contre le mal de tête causé par la chaleur, il faut émietter les feuilles et les appliquer ensuite sur les tempes. On peut aussi frotter la tête avec de l’huile de mandragore que l’on prépare de la façon suivante : d’abord, on broie les fruits de la mandragore et on les laisse macérer longuement dans de l’huile. Ensuite, on les place sur le feu pour qu’elles cuisent un peu et enfin, on filtre l’huile qui est alors appelée huile de mandragore. Elle sert à faire dormir et à combattre les maux de tête dus à la chaleur si on s’en frotte les tempes et le front. Si l’on enduit de cette huile les veines qui palpitent, que nous appelons pouls, elle calme et fait baisser la chaleur produite par la fièvre. Les apostèmes chauds doivent être frottés, lorsqu’ils sont récents, avec cette huile et de la sorte, la matière en sortira. Pour cet usage, l’on peut aussi utiliser les fruits et les feuilles de mandragore, qu’elles soient hachées ou découpées, ou pour le moins la poudre des feuilles avec le jus de quelque plante froide appliqués sur l’apostème. Contre le flux de ventre causé par l’acidité et l’aigreur de l’humeur colérique, on doit frotter le ventre et toute la colonne vertébrale avec cette huile et l’on peut aussi en administrer un peu en clystère. Cette plante est appelée par certains antimoine et androponitreos. Ils appellent sa semence albarolos.

Opium (Opium):

L’opium est froid et sec au quatrième degré. Il existe deux sortes de remèdes appelés opium. L’un est l’opium de Thèbes, car il est fabriqué outre-mer, dans le pays de Thèbes et c’est le jus fait avec des pavots, comme on l’expliquera plus loin. L’autre est appelé opium triniacon qui, comme on le dira plus loin, sent très mauvais. Mais nous voulons parler à présent de l’opium fabriqué à base de pavot qui est appelé opium de Thèbes pour la raison que nous venons d’énoncer. On le prépare de la manière suivante : l’on pratique des coupures ou incisions autour de la tête du pavot et aussi sur les feuilles. Le lait qui en sort se dépose autour de cette tête et ensuite, on le recueille et c’est cette substance que l’on appelle opium. Cet opium qui provient des terres qui entourent Thèbes est le meilleur, mais on en produit aussi non loin d’une ville d’Apulie nommée Trani et c’est le dénommé opium tranense qui n’est pas aussi bon. Le meilleur opium est celui de Thèbes, au goût très mauvais. Il n’est ni très dur ni très mou et sa couleur tire vers le rouge. Mais l’opium thébain est plus dur que celui de Trani. On peut le conserver pendant neuf ans car la dixième année, il se corrompt. On l’ajoute aux médicaments pour diminuer la force des médications chaudes. Les remèdes où l’on met de l’opium s’appellent opiacées. Il a la vertu de produire la constriction et de mortifier, mais il n’a pas cet effet quand on l’ajoute à des remèdes chauds car ils ne le lui permettent pas. Pour faire dormir un malade, on doit diluer l’opium dans du lait de femme, y ajouter de la poudre de mandragore et concocter un onguent dont on frottera les tempes. Contre les apostèmes chauds, comme par exemple l’apostème appelé érysipèle, qui est causé par une humeur colérique, ou comme l’herpès estiomène qui est un apostème qui ronge et dévore tout ce qui l’entoure, il faut préparer l’opium avec le jus d’une plante appelée liseron, ou avec du jus de jusquiame blanche et en faire ensuite un emplâtre. Lorsque l’on prend l’opium dans la quantité d’un grain de caroube, il endort et mortifie tous les sens de l’homme, de telle façon que toute douleur disparaît et qu’il s’endort. Pour la douleur très forte et difficile à vaincre, confire l’opium avec du lait de femme et de l’huile rosée et en faire un emplâtre. Il est possible que de cette façon, la douleur se calme puisque l’on mortifie l’endroit où il est appliqué et la douleur disparaît. Cependant, cela peut être préjudiciable par la suite car l’opium conserve la matière à l’endroit où elle se trouve et ne la laisse ni se décomposer, ni s’évaporer.



Livre des Simples Médecines

Livre des Simples Médecines Bibliothèque Nationale de Russie, Saint-Pétersbourg
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Livre des Simples Médecines Bibliothèque Nationale de Russie, Saint-Pétersbourg
Bibliothèque Nationale de Russie, Saint-Pétersbourg

Description

Le Livre des simples médecines, de la Bibliothèque nationale de Russie (Saint-Pétersbourg), est un manuscrit singulier, non seulement en raison de la grande beauté de ses illustrations, mais aussi parce qu’il correspond à l’apogée des connaissances de l’Europe médiévale sur les substances qui, puisées dans les trois règnes de la nature, servent à soigner ou à atténuer les maladies.

Ce savoir venait de l’Antiquité classique, dont les livres de médecine en grec sont arrivés jusqu’aux Européens par le biais de traductions indirectes de l’arabe en latin, enrichis au passage des remèdes du monde islamique. Ces traductions ont débuté au XIe siècle, d’abord à Salerne puis ailleurs également. C’est dans cette même ville qu’allait travailler, vers le milieu du siècle suivant, le médecin Mattheus Platearius, à qui l’on attribue De medicinis simplicibus (Des simples médecines), le plus important abrégé salernitain écrit sur le sujet, un ouvrage qui fait autorité.

Le codex conservé à Saint-Pétersbourg a été élaboré par Robinet Testard dans la France de la fin du XVe siècle, pour le comte d’Angoulême et son épouse Louise de Savoie. Il se compose d’un texte de 220 pages, divisé en cinq parties: les herbes et les fleurs, les arbres et leurs gommes et résines, les métaux et les minéraux, les matières animales et autres. Ce texte est suivi d’un magnifique recueil de 116 pages avec 386 illustrations. La traduction française de l’abrégé attribué à Mattheus Platearius constitue l’essentiel du texte, complété par des extraits d’œuvres des trois siècles suivants, au cours desquels les connaissances en matière de substances médicinales se sont étendues grâce aux traductions, effectuées principalement à Tolède.

Le recueil de planches a été composé de manière analogue puisque son auteur –le grand artiste Robinet Testard– a réuni des illustrations médiévales éloignées de la réalité ou schématiques avec d’autres plus réalistes qui correspondent au "retour à la nature" propre à la Renaissance. La plupart des dessins représentent des plantes médicinales et, dans une moindre mesure, des substances curatives d’origine animale ou minérale, mais il y a aussi des scènes montrant des gens en train de les collecter. Citons par exemple les six scènes qui figurent sur deux pages du recueil de planches. Celle qui s’intitule «Aloès» (f.143r) ne fait pas référence aux aloès dont on tire l’aloès officinal, mais au bois d’aloès, le bois saturé de résine de l'aquilaria, souvent remplacé à l’époque par une variété d’aloès. Les trois autres scènes illustrent l’extraction de l’or et de l’alun, ainsi que de la stibine (sulfure d’antimoine), alors utilisée comme remède dessiccatif.

Ce manuscrit présente un intérêt supplémentaire du fait que deux médecins qui l’ont utilisé au XVIe siècle l’ont enrichi d’annotations. Tous deux avaient déjà une mentalité propre à la Renaissance et disposaient d’éditions en grec et de traductions directes en latin des livres de médecine de l’Antiquité classique. C’est pourquoi ils considéraient comme des "barbarismes" les vocables originaux de l’ouvrage et en ont ajouté d’autres en grec ou en latin, parfois accompagnés de commentaires.

Aloès (Aloe):

L’aloès sert a purifier la flegme et la mélancolie, à conforter les nerfs et l’estomac, à purger les humeurs froides, à soigner les picotements aux yeux et à éclaircir la vue. Contre les maux de tête et l’obstruction du foie et de la rate. Il provoque le flux menstruel chez les femmes. Il prévient aussi la gale et la corruption. De plus, il rend de belles couleurs à ceux qui les ont perdues à la suite d’une maladie. Pour arrêter le sang d’une blessure et la guérir. De même, il évite la chute des cheveux. Expulse les vers du ventre et les autres animaux qui entrent par les oreilles. Enfin, il sert contre la goutte et l’inflammation des oreilles.

Ail (Allium):

L’allium, c’est l’ail. L’ail est chaud et sec au quatrième degré bien que certains disent que c’est à la moitié du quatrième degré. Il y a deux sortes d’ail : la première est l’ail domestique et commun et l’autre est l’ail sauvage, qui est appelé scordéon. Il est moins chaud et sec que l’ail domestique. L’on ne peut pas distinguer l’un de l’autre chez d’autres auteurs. L’ail sauvage agit de façon modérée et c’est lui qu’il faut utiliser dans les préparations et non l’ail domestique, car ce dernier agit de façon impétueuse. Nous utilisons les fleurs de l’ail sylvestre qui doivent avoir été récoltées à la fin du printemps. On peut les suspendre à l’ombre pour qu’elles sèchent et les conserver des années dans une boîte. Cependant, les meilleures fleurs d’ail sont celles qui sont fraîchement cueillies chaque année. De l’ail domestique, nous utilisons la tête. Elle a la vertu d’affaiblir et d’expulser le venin et sert contre les morsures d’animaux venimeux. Il faut mettre de l’ail pilé sur la plaie. Le jus d’ail ingéré par la bouche expulse aussi le venin et c’est pour cette raison qu’on le nomme « thériaque des paysans ». Contre les vers intestinaux, il faut prendre de l’ail, du poivre, un peu de persil et du jus de menthe et en faire une sauce. Le patient mouillera son pain dans cette sauce et la mangera. Pour ouvrir les voies hépatiques et les conduits urinaux, il faut faire une sauce semblable diluée dans du vin et dans du jus de plantes diurétiques. Contre le blocage urinaire et les douleurs au ventre, on prend de l’ail et on le cuit dans de l’huile. On en fait un emplâtre que l’on applique sur le pubis et aux alentours de la verge. Et pour provoquer les menstruations chez les femmes, il faut placer une dent d’ail à l’entrée de la matrice, ce qui provoque l’évacuation du flux menstruel retenu. Constantin dit que l’ail cuit dans l’eau où se baignera une femme produit le même effet, mais elle ne doit se baigner que jusqu’au nombril. On peut aussi frire de l’ail dans de l’huile et mouiller avec cette huile une mèche qui sera introduite dans le vagin. Aux endroits où la peau a perdu sa couleur et où apparaissent des scléroses, il faut y pratiquer une incision au scalpel à divers endroits et frotter de l’ail cuit sur l’incision avant de l’y appliquer sous forme d’emplâtre. Contre l’herpès estioménée, l’on prend des têtes d’ail et leurs feuilles avec un peu de poivre et l’on cuit le tout pour en faire un emplâtre. Ce mélange attaque la matière. L’ail est mauvais pour la vue car il dessèche. Mais il fait aussi du tort à tout le corps s’il est utilisé sans mesure car il engendre la lèpre, l’apoplexie et d’autres maux nombreux. Les fleurs de l’ail sylvestre sont diurétiques. Il faut les prendre avec du vin ou du sirop ou dans n’importe quelle autre boisson. Elles servent aussi pour tout type d’obstruction urinaire. Dans les recettes des antidotes, il en apparaît très peu qui utilisent l’ail domestique, mais il en apparaît beaucoup qui utilisent l’ail sylvestre car ses effets sont beaucoup plus modérés.

Céleri (Apium):

Egalement appelé apium et ache, il est utile contre l’obstruction urinaire, pour dégager le foie et la rate, contre le gonflement de la rate, les ictères, l’hydropisie, l’abondance de flegmes, la frénésie et la fièvre quotidienne. Le céleri est nocif pour les femmes, les enfants et les épileptiques qui font des chutes. Il existe trois espèces de céleri. L’une est l’oenanthe aquatique qui s’appelle aussi en français ache de rammes, qui est utile et salutaire contre les douleurs aux reins, contre l’obstruction urinaire, les spasmes aux ventres et les douleurs à la rate. L’autre céleri est appelé céleri sardonique ou ache de ris et il sert aux splénétiques qui sont malades de la rate, contre l’obstruction urinaire, contre les pierres et il fait aussi évacuer le flux menstruel retenu et mûrir les apostèmes. Enfin, la petite chélidoine ou ache de morroydes sert à sécher les hémorroïdes, à soigner les lunatiques et à résorber les taches noires qui demeurent après la guérison d’une blessure.

Bourrache (Borago):

La bourrache est une plante très commune qui a les feuilles âpres et s’appelle aussi borrago. Elle est chaude et humide au premier degré. Les feuilles, tant qu’elles sont vertes, ont des propriétés médicinales, mais elles les perdent en séchant. Les graines servent en médecine dans une moindre mesure que les feuilles. Elle a la vertu d’engendrer du bon sang et c’est pourquoi on l’utilise pour les convalescents, ceux qui ont une prédisposition a avoir des spasmes ou des défauts cardiaques, ou souffrent d’une affection cardiaque. Pour ceux qui ont une maladie du cœur ou un excès d’humeur mélancolique dans le corps, il est très utile de manger de la bourrache avec de la viande ou des potages à base de saindoux ou de graisse. Contre les syncopes et les spasmes, il faut faire un sirop de jus de bourrache avec du sucre. Contre les maladies de cœur, l’on fabrique de même un sirop de jus de bourrache avec du sucre auquel on ajoute de la poudre de l’os du cœur d’un cerf. Contre la passion mélancolique, ainsi que contre l’épilepsie, cuire de la cannelle de Chine dans du jus de bourrache et faire un sirop de cette décoction. En cas de carence de l’herbe, cuire les semences dans de l’eau, filtrer cette décoction et en faire un sirop. Les semences sèches peuvent parfaitement être conservées pendant deux ans. La racine est tout à fait impropre à une utilisation médicale. La bourrache mangée crue engendre aussi du bon sang. Contre les ictères, il faut la manger fréquemment, cuisinée avec de la viande et boire du jus de bourrache avec du jus de scaroles qui, selon certaines sources, est une espèce de laitue.


Pois Chiche (Cicer): Cicer est une plante où grandit la semence que nous appelons pois chiche. C’est pourquoi, lorsque l’on trouve « cicer » dans une recette, il faut comprendre qu’il s’agit des graines et non des autres parties de la plante. Les pois chiches fournissent beaucoup d’aliment et libèrent le ventre, provoquent l’urine et purgent le flux menstruel retenu des femmes. Ils produisent toujours des vents et pour cette raison, du gonflement. Pour ce même motif, ils augmentent la semence de la reproduction, font croître la luxure et y conduisent. Il y a deux sortes de pois chiches. Les verts qui sont ceux qui ne sont pas encore mûrs et les secs qui sont ceux qui sont mûrs. Les deux sortes de pois chiches peuvent être comparés aux fèves sèches et aux fèves vertes. Vu que les pois chiches ressemblent dans leurs vertus et effets aux fèves vertes, et les secs aux fèves sèches, mais pas en tout. [...] Les pois chiches blancs sont chauds au premier degré et froids à la moitié de ce degré. Ils ont la même taille que les fèves et alimentent comme elles, mais sans être aussi bons car ils sont difficiles à digérer et provoquent une telle quantité de vents qu’ils font gonfler et se boursoufler la chair de tout le corps, avec un effet semblable à celui que produit le vin quand on le jette sur de la terre très sèche, ou avec l’effet de la levure dans la pâte. C’est pour ce motif que ceux qui consomment des pois chiches ont la peau aussi jolie et avec tant de lustre, car la chair gonflée tend la peau et la rend luisante et claire. L’aide qu’ils apportent pour augmenter la génération provient de deux causes. D’une part, ils fournissent une grande quantité d’aliment et rendent ainsi abondante la matière de la génération. L’autre cause est la flatulence et l’inflammation qu’ils provoquent. [...] Quand on les cuit ou qu’on les laisse dans l’eau, ils lui communiquent un goût doux et aussi une espèce de salive. A cause de cette douceur, les pois chiches sont mudificatifs, laxatifs et ils font secréter ou expulser. Ils sont aussi très nourrissants et font augmenter le lait des femmes. Les pois chiches sont aussi très utiles pour ceux qui souffrent d’ictères ou d’hydropisie. De plus, ils font diminuer et guérissent les apostèmes, spécialement ceux des parties génitales et ceux qui sont derrière ou devant l’oreille. D’autre part, à cause de leur partie qui a une saveur salée, les pois chiches diminuent et dispersent les grosses humeurs, provoquent l’urine et le flux menstruel des femmes. Ils dispersent aussi les picotements de la tête et de tout le corps si on lave la partie affectée avec l’eau où on les a cuits. Ce même remède guérit l’herpès rampant et non rampant et nettoie la peau. [...] Ils aident aussi a rendre l’enfant actif et à le faire sortir facilement du ventre de sa mère. Il fait aussi sortir les vers du ventre. Il est aussi utile contre l’ictère et l’obstruction du foie et de la bile, casse les pierres aux reins et à la vessie, mais il est préjudiciable aux blessures et aux dommages de la vessie et des reins.


Mandragore (Mandragoire): La mandragore est froide et sèche, mais les auteurs ne déterminent pas à quel degré. Il y a deux espèces de mandragore, à savoir : la mandragore mâle et la mandragore femelle. La mandragore femelle a les feuilles âpres et certains disent que comme médication, elle est meilleure que l’espèce mâle, mais de notre côté, nous utilisons l’une et l’autre indistinctement. Certains disent aussi que la mandragore femelle a la forme d’un homme, mais c’est faux car la nature n’accorderait jamais à aucune plante une forme humaine. Cependant, il est vrai que certaines personnes l’utilisent pour fabriquer des figures humaines, ainsi que nous l’avons vu et entendu dire auprès de certains habitants des campagnes. Ce qui est le plus utile en médecine est l’écorce de la racine, ensuite les petits fruits qui lui poussent et, en troisième lieu, les feuilles. L’écorce de la racine, une fois qu’elle a été récoltée, peut être conservée pendant quatre ans sans perdre ses propriétés. Elle a la vertu de refroidir, de calmer et de mortifier, en plus de faire dormir et d’agir comme narcotique, ce qui est la même chose. Pour faire dormir un malade fiévreux, il faut confire l’écorce de la racine de mandragore avec du lait de femme et du blanc d’œuf, et ensuite l’appliquer sur le front et les tempes. Contre le mal de tête causé par la chaleur, il faut émietter les feuilles et les appliquer ensuite sur les tempes. On peut aussi frotter la tête avec de l’huile de mandragore que l’on prépare de la façon suivante : d’abord, on broie les fruits de la mandragore et on les laisse macérer longuement dans de l’huile. Ensuite, on les place sur le feu pour qu’elles cuisent un peu et enfin, on filtre l’huile qui est alors appelée huile de mandragore. Elle sert à faire dormir et à combattre les maux de tête dus à la chaleur si on s’en frotte les tempes et le front. Si l’on enduit de cette huile les veines qui palpitent, que nous appelons pouls, elle calme et fait baisser la chaleur produite par la fièvre. Les apostèmes chauds doivent être frottés, lorsqu’ils sont récents, avec cette huile et de la sorte, la matière en sortira. Pour cet usage, l’on peut aussi utiliser les fruits et les feuilles de mandragore, qu’elles soient hachées ou découpées, ou pour le moins la poudre des feuilles avec le jus de quelque plante froide appliqués sur l’apostème. Contre le flux de ventre causé par l’acidité et l’aigreur de l’humeur colérique, on doit frotter le ventre et toute la colonne vertébrale avec cette huile et l’on peut aussi en administrer un peu en clystère. Cette plante est appelée par certains antimoine et androponitreos. Ils appellent sa semence albarolos.

Opium (Opium):

L’opium est froid et sec au quatrième degré. Il existe deux sortes de remèdes appelés opium. L’un est l’opium de Thèbes, car il est fabriqué outre-mer, dans le pays de Thèbes et c’est le jus fait avec des pavots, comme on l’expliquera plus loin. L’autre est appelé opium triniacon qui, comme on le dira plus loin, sent très mauvais. Mais nous voulons parler à présent de l’opium fabriqué à base de pavot qui est appelé opium de Thèbes pour la raison que nous venons d’énoncer. On le prépare de la manière suivante : l’on pratique des coupures ou incisions autour de la tête du pavot et aussi sur les feuilles. Le lait qui en sort se dépose autour de cette tête et ensuite, on le recueille et c’est cette substance que l’on appelle opium. Cet opium qui provient des terres qui entourent Thèbes est le meilleur, mais on en produit aussi non loin d’une ville d’Apulie nommée Trani et c’est le dénommé opium tranense qui n’est pas aussi bon. Le meilleur opium est celui de Thèbes, au goût très mauvais. Il n’est ni très dur ni très mou et sa couleur tire vers le rouge. Mais l’opium thébain est plus dur que celui de Trani. On peut le conserver pendant neuf ans car la dixième année, il se corrompt. On l’ajoute aux médicaments pour diminuer la force des médications chaudes. Les remèdes où l’on met de l’opium s’appellent opiacées. Il a la vertu de produire la constriction et de mortifier, mais il n’a pas cet effet quand on l’ajoute à des remèdes chauds car ils ne le lui permettent pas. Pour faire dormir un malade, on doit diluer l’opium dans du lait de femme, y ajouter de la poudre de mandragore et concocter un onguent dont on frottera les tempes. Contre les apostèmes chauds, comme par exemple l’apostème appelé érysipèle, qui est causé par une humeur colérique, ou comme l’herpès estiomène qui est un apostème qui ronge et dévore tout ce qui l’entoure, il faut préparer l’opium avec le jus d’une plante appelée liseron, ou avec du jus de jusquiame blanche et en faire ensuite un emplâtre. Lorsque l’on prend l’opium dans la quantité d’un grain de caroube, il endort et mortifie tous les sens de l’homme, de telle façon que toute douleur disparaît et qu’il s’endort. Pour la douleur très forte et difficile à vaincre, confire l’opium avec du lait de femme et de l’huile rosée et en faire un emplâtre. Il est possible que de cette façon, la douleur se calme puisque l’on mortifie l’endroit où il est appliqué et la douleur disparaît. Cependant, cela peut être préjudiciable par la suite car l’opium conserve la matière à l’endroit où elle se trouve et ne la laisse ni se décomposer, ni s’évaporer.

volume de commentaires

Livre des Simples Médecines Bibliothèque Nationale de Russie, Saint-Pétersbourg
SOMMAIRE:

From the editor to the reader

The Livre des simples médecines, codex of the National Library of Russia
José María López Piñero (†) (López Piñero Institute for the History of Medicine and Science, Universidad de Valencia – Spanish National Research Council)

Codicological study
Natacha Elaguina (Head curator of the western manuscripts of the National Library of Russia)

The illustrations in the Livre des simples médecines, of the National Library of Russia
Carlos Miranda (Doctor in History)

ISBN: 978-84-88526-68-7

Enluminures

Caractéristiques

Cote: Fr. F.v. VI #1
Date: XVeme s.
Format: 260 x 355 mm
340 pages, avec un magnifique recueil de planches avec 386 illustrations
Reliure en peau marron avec décoration or
Étui en cuir
Volume de commentaires en couleurs (432 p.) rédigé par José María López Piñero (†) (López Piñero Institute for the History of Medicine and Science, Universidad de Valencia – Spanish National Research Council), Natacha Elaguina (Head curator of the western manuscripts of the National Library of Russia) et Carlos Miranda (Docteur en Histoire)
« Quasi-original », édition première, unique, numérotée et limitée à 987 exemplaires certifiés par notaire
ISBN: 978-84-88526-69-4

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