L'Apocalypse en Français

f. 47r, Sept anges reçoivent les coupes de la colère de Dieu (Apocalypse, 15, 5-8)


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Grattoir dans une main et phylactère dans l’autre, Jean écoute et regarde (f. 46v). Il voit au ciel le Temple s’ouvrir. Venant du sanctuaire céleste, à gauche, semblable à une église, sept anges en robes immaculées, « comme de la pierre blanche », s’avancent. La similitude avec de la pierre éblouissante est une manière d’exprimer le fait que ces anges, qui d’après la tradition des Pères représentent les derniers prédicateurs, « sont revêtus du Christ en qui résident toute force, toute justice et qui purifie les hommes de leurs péchés. » Le texte de l’Apocalypse précise que les tuniques étaient « serrées à la taille par une ceinture d’or »; le blousant de l’étoffe masquant ces ceintures, l’artiste les a remplacées par une bande dorée ornant le bas des robes : ceci au mépris du commentaire qui indique que les ceintures n’étaient pas nouées au niveau des reins mais autour de la poitrine parce qu’elles sont une allégorie de la sagesse divine et de la charité qui empêchent le coeur et la volonté de s’adonner au mal.

Les anges s’approchent d’un autel, sur lequel l’un des quatre Vivants, en l’occurrence, l’aigle correspondant au symbole de Jean évangéliste, se tient. L’oiseau tend une coupe dont il a agrippé le bord dans l’une de ses serres, au premier ange. Six autres coupes auxquelles l’enlumineur a plutôt donné la forme de grandes fioles sont en attente sur le côté de l’autel. De ces vases d’or émanent des étincelles pour signifier qu’ils contiennent la colère du Dieu éternel. « Une fumée produite par la gloire de Dieu et sa puissance » remplit alors le Temple. Cette fumée destinée à aveugler les félons se traduit dans la peinture par des flammèches qui s’échappent des ouvertures de l’édifice, le feu, image de l’Esprit, évoquant plus explicitement la manifestation surnaturelle.

Marie-Thérèse Gousset et Marianne Besseyre
Centre de Recherche sur les Manuscrits Enluminés, BnF
(Extrait du volumen de commentaires Apocalypse 1313)


f. 47r, Los siete ángeles reciben las copas de la cólera de Dios (Apocalipsis 15, 5-8)

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f. 47r, Sept anges reçoivent les coupes de la colère de Dieu (Apocalypse, 15, 5-8)

Grattoir dans une main et phylactère dans l’autre, Jean écoute et regarde (f. 46v). Il voit au ciel le Temple s’ouvrir. Venant du sanctuaire céleste, à gauche, semblable à une église, sept anges en robes immaculées, « comme de la pierre blanche », s’avancent. La similitude avec de la pierre éblouissante est une manière d’exprimer le fait que ces anges, qui d’après la tradition des Pères représentent les derniers prédicateurs, « sont revêtus du Christ en qui résident toute force, toute justice et qui purifie les hommes de leurs péchés. » Le texte de l’Apocalypse précise que les tuniques étaient « serrées à la taille par une ceinture d’or »; le blousant de l’étoffe masquant ces ceintures, l’artiste les a remplacées par une bande dorée ornant le bas des robes : ceci au mépris du commentaire qui indique que les ceintures n’étaient pas nouées au niveau des reins mais autour de la poitrine parce qu’elles sont une allégorie de la sagesse divine et de la charité qui empêchent le coeur et la volonté de s’adonner au mal.

Les anges s’approchent d’un autel, sur lequel l’un des quatre Vivants, en l’occurrence, l’aigle correspondant au symbole de Jean évangéliste, se tient. L’oiseau tend une coupe dont il a agrippé le bord dans l’une de ses serres, au premier ange. Six autres coupes auxquelles l’enlumineur a plutôt donné la forme de grandes fioles sont en attente sur le côté de l’autel. De ces vases d’or émanent des étincelles pour signifier qu’ils contiennent la colère du Dieu éternel. « Une fumée produite par la gloire de Dieu et sa puissance » remplit alors le Temple. Cette fumée destinée à aveugler les félons se traduit dans la peinture par des flammèches qui s’échappent des ouvertures de l’édifice, le feu, image de l’Esprit, évoquant plus explicitement la manifestation surnaturelle.

Marie-Thérèse Gousset et Marianne Besseyre
Centre de Recherche sur les Manuscrits Enluminés, BnF
(Extrait du volumen de commentaires Apocalypse 1313)


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